Mieux connaître Fresselines

Si dans la Creuse le granit est la roche dominante du sous-sol, il n'en est pas de même à Fresselines : les bas plateaux sont principalement composés de gneiss, de schistes, mais aussi d'amphibolite.

Les deux Creuse les ont entaillés profondément, faisant apparaître dans les "côtes" les rochers à nu entre les touffes de bruyères, jusqu'à ce que la modernisation des matériels et l'évolution des pratiques agricoles ne favorisent leur boisement.

Les inégalités du sous-sol, les ruptures de pentes, font alterner calmes et rapides et l'homme au fil des siècles a procédé à de nombreux aménagements, constructions de barrages, nécessaires au fonctionnement des moulins.

C'est cet ensemble diversifié qui fait le charme des paysages de Fresselines où l'eau tient une place prépondérante et qui séduit les artistes peintres paysagistes depuis la fin du 19ème siècle, l'époque où Maurice Rollinat y a élu domicile et fait naître une tradition artistique toujours d'actualité.

Du milieu du 19^ème siècle jusqu’au début des années 1930, plus de 500 peintres ont fréquenté la vallée de la Creuse et plus particulièrement Gargilesse, Crozant et Fresselines, donnant naissance à un mouvement pictural connu sous le nom d’ « Ecole de Crozant ».

En 1883, le poète musicien Maurice Rollinat, auteur des « Névroses » qui ont fait sa gloire soudaine à Paris, se réfugie à Fresselines où il restera 20 ans. Il fait de ce bourg de campagne un lieu d’intense activité culturelle, attirant ses amis musiciens, journalistes, écrivains et peintres dont le plus célèbre d’entre eux : Claude Monet.

Au printemps 1889, le maitre de l’impressionnisme s’affronte pendant près de trois mois par des temps instables aux rudes paysages de le Petite Creuse et du confluent. Il en rapporte 23 (ou 24) tableaux aujourd’hui disséminés dans les plus grands musées du monde, notamment aux Etats-Unis, des œuvres qui constituent aussi les premières « séries » de l’artiste, un même paysage interprété aux différentes heures du jour…

Outre Claude Monet « que le génie isole », de nombreux autres peintres ont trouvé à Fresselines leur source d’inspiration : Léon Detroy, Fernand Maillaud, Allan et Anders Osterlind, Eugène Alluaud, André Villeboeuf…

Depuis la vocation artistique de la commune s’est perpétuée avec Gaston Thiéry, paysagiste de renommée internationale, avec le séjour de Georges Chazaud, cartonnier de tapisseries, avec aujourd’hui ateliers et galeries qui permettent d’aller à la rencontre de nouveaux créateurs.